Fièvre catarrhale ovine : l’État appelle les éleveurs à se fournir rapidement en vaccins sur le marché privé

Quelques jours après avoir annoncé la commande de sept millions de doses de vaccin contre le sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine, l’État invite désormais les éleveurs des départements pyrénéens à ne pas attendre l’arrivée de ces stocks publics et à commencer la vaccination dès maintenant, en passant par le marché privé.

Alors que les beaux jours approchent, l’État appelle les éleveurs à ne pas perdre de temps. En Ariège comme dans le reste des Pyrénées, les troupeaux restent exposés à la fièvre catarrhale ovine (FCO), une maladie virale qui a fait des ravages en 2024, notamment dans les élevages ovins. Le sérotype 8, particulièrement virulent, avait causé la mort d’au moins 10.000 ovins, bovins et caprins dans le sud-ouest (principalement des ovins).

En cause, une stratégie sanitaire inadaptée dénoncée par les syndicats agricoles, les Chambres d’Agriculture et les Groupements de Défense Sanitaire des départements pyrénéens, alors que la vaccination est à ce jour la méthode la plus efficace pour protéger les exploitations. Début avril 2025, l’Etat a donc annoncé sa volonté de commander sept millions de doses pour éviter une nouvelle hécatombe semblable à celle de l’été dernier. Mais ces doses pourraient ne pas arriver à temps…

Se tourner vers le marché privé

Si des doses de vaccins seront bien mises à disposition gratuitement cet été, les autorités indiquent, ce jeudi 17 avril, que la vaccination doit commencer dès maintenant, en particulier contre le sérotype 8. Il faut dire que le temps presse. L’an dernier, les premiers cas de FCO avaient été détectés dès le mois de juin dans les Pyrénées-Orientales. Autrement dit, mieux vaut ne pas attendre l’arrivée des stocks publics pour protéger son exploitation.

En attendant les doses commandées par le ministère de l’Agriculture, l’État recommande donc aux éleveurs de se tourner, dans la mesure du possible, vers le marché privé. Une démarche volontaire mais jugée essentielle pour limiter la surmortalité dans les cheptels.

Cet appel à passer à l’action en passant par le privé n’a pas d’impact sur ce qui avait été précédemment annoncé : la vaccination reste gratuite pour les doses issues du stock public, mais encore faut-il qu’elles soient disponibles à temps. À ce jour, l’Etat ne sait parler que d’une disponibilité « dans le courant de l’été. »

Un cordon sanitaire en préparation

La stratégie de l’État semblait pourtant tenir compte des erreurs de l’an dernier : alors que la vaccination contre le sérotype 8 de la FCO n’était pas prise en charge il y a un an, le Ministère de l’Agriculture prévoit cette année de déployer un cordon sanitaire le long des Pyrénées. Avec une attention toute particulière sur la progression du sérotype 1, présent en Espagne.

Des vaccins seront donc distribués gratuitement aux éleveurs de huit départements du sud-ouest : Pyrénées-Atlantiques, Landes, Hautes-Pyrénées, Gers, Haute-Garonne, Ariège, Aude et Pyrénées-Orientales. Là encore, il s’agira d’une vaccination volontaire. Mais pour être efficace, la campagne devra couvrir au moins 80 % des animaux dans chaque cheptel.

Cette nouvelle mobilisation s’inscrit dans le cadre des Assises nationales du sanitaire animal 2025. Objectif affiché : renforcer la résilience du modèle français face aux épizooties. D’ici là, un mot d’ordre : anticiper… en espérant, cette fois, trouver des doses à temps.