Mort de l’ourse Caramelles : le procureur requiert quatre mois de prison avec sursis

Seize chasseurs comparaissent depuis ce mardi 18 mars pour leur implication dans la mort de l’ourse Caramelles, tuée lors d’une battue au sanglier dans la réserve domaniale protégée du Mont Valier, le 21 novembre 2021. Les avocats des parties civiles ont plaidé, ce mercredi matin en faveur de nombreuses associations de défense de la faune sauvage, qui réclament au total plus de 460 000 euros de préjudices moral, matériels et écologiques. Au terme des débats, le procureur de la République a requis une peine de quatre mois d’emprisonnement avec sursis à l’encontre du prévenu, et des suspensions de permis de chasse pour ses collègues.

« Ce n’est pas facile d’être le fils de l’homme qui a tué le gentil ours »

Pour rappel, l’octogénaire comparaît aux côtés de 15 autres chasseurs, poursuivis pour avoir participé à une battue dans une zone strictement interdite et pour la « destruction d’une espèce protégée ». Dans le massif pyrénéen, l’ours brun demeure en effet une espèce fortement menacée, malgré les efforts constants de réintroduction et de protection menés depuis les années 1990.

Placé sous contrôle judiciaire depuis trois ans, le retraité a exprimé ce mercredi matin le poids que cette affaire fait peser sur lui et sur ses proches : « On m’a traité comme un criminel. Mes enfants et mes petits-enfants sont traumatisés. Ce n’est pas facile pour eux, surtout à l’école, d’être le petit-fils de l’homme qui a tué le gentil ours. Trois ans et demi de punition… aujourd’hui, je ressens un soulagement que ce procès ait enfin lieu. »

16 prévenus sur le banc des accusés

Ils sont préparateur en pharmacie, prothésiste dentaire, infirmier, pompier volontaire, surveillant pénitentiaire, chauffeurs ou accompagnateur en montagne : sur le banc des prévenus, 16 chasseurs attendent de connaitre le montant des préjudices. Des retraités pour un bon nombre. Parmi eux, M.Armengo, inventeur de la célèbre « georgette » et président d’une association organisatrice des classes découvertes en montagne, déplore des relations tendu avec l’ONF depuis l’incident.