Aude. Ces agriculteurs s’engagent pour préserver les zones humides de la Montagne Noire

Depuis 2021, la chambre d’agriculture de l’Aude, le Groupement de développement de la montagne noire et l’association Ecodiv ont lancé un projet pour préserver les zones humides de la montagne noire en sensibilisant le milieu agricole à ces problématiques. Le mercredi 6 novembre, à la salle des fêtes de Saissac, cinq agriculteurs ont signé une charte qui les engage dans la démarche pendant trois ans.

La montagne noire audoise possède 500 hectares de zones humides réparties sur 300 sites. Ces bassins et autres rivières font l’objet d’une grande attention, notamment dans les parcs naturels régionaux, car ils favorisent une faune et une flore varié. Aussi, les zones humides sont utiles pour abreuver les troupeaux des agriculteurs. D’ailleurs, 250 d’entre elles sont situés sur des exploitations agricoles d’élevage.

Si les zones humides nécessitent une attention particulière, c’est parce qu’elles sont menacées de disparition par l’embroussaillement, qui fait suite à une absence de fauche ou de pâturage après un abandon de l’activité agricole sur ces terres. Vient s’ajouter à cela un contexte de changement climatique important qui nécessite de porter une attention encore plus particulière à ces mares et à ces plaines humides.

Pour toutes ces raisons, la chambre de l’agriculture de l’Aude et le Groupement de développement de la montagne noire, en partenariat avec l’association Ecodiv, ont lancé le charte « Mise en valeur et gestion durable des zones humides de la Montagne Noire audoise » (ZHMN) en 2021. Une initiative soutenue financièrement par le département de l’Aude et l’agence de l’eau.

Le but est de sensibiliser les agriculteurs du secteur à ces problématiques autour des zones humides. Dans le cadre de cette démarche, six agriculteurs audois ont déjà signé la charte. Le mercredi 6 novembre 2024, cinq autres se sont engagés à préserver ces zones sur leurs exploitations.

Un engagement pour suivre les bonnes pratiques

Ainsi, sur les 13 exploitations accompagnées, 11 ont donc pu bénéficier d’un diagnostic gratuit sur leurs exploitations afin de recevoir des conseils pour entretenir et préserver les zones humides.

« Tout est basé sur un conseil gratuit et sur la volonté des agriculteurs. Tout se fait en concertation. Nous sommes maintenant sur l’épuration ou la création de mares. On leur apporte aussi des connaissances en plus par rapport à la faune et la flore, comme sur la Jacinthe de Rome par exemple, une fleur qu’il faut préserver. »

Agnès Alquié, Responsable biodiversité et agro-environnement à la Chambre d’Agriculture de l’Aude.

C’est dans cet objectif que la charte a donc été créée. Pour autant, les agriculteurs ne reçoivent pas de compensation pour leur engagement, un détail qu’ils ont pu faire remonter à l’occasion de cette journée de signature. Le sujet sera amené à être rediscuté.

Alors que les travaux de préservation ont débutés en 2022 sur la commune des Martyrs avec la restauration de la Tourbière des Moustels, où plusieurs actions ont été mises en place jusqu’à aujourd’hui sur les 2,25 hectares restaurés, à l’occasion de cette année 2024, le projet met l’accent sur la création de mares. Elles sont effectivement utiles pour abreuver tous types d’élevage.

L’objectif est de créer 12 mares sur 9 exploitations d’ici décembre 2025. « On a déjà creusé une mare, on va en creuser une deuxième. Il faut tirer profit de ces zones humides », précise Arthur Massart, éleveur de brebis laitière en AOP Roquefort dans l’Aude.

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Florian Cibot