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Depuis le 1er janvier 2024, les collectivités sont dans l’obligation de proposer à leurs habitants une solution pour composter leurs biodéchets. En Occitanie, certains territoires n’ont pas attendu l’annonce de cette mesure pour développer le tri des déchets alimentaires et des déchets verts. Focus sur l’Ariège et la communauté de communes des Pyrénées Catalanes.
Un français sur trois disposait d’une solution de compostage fin décembre 2023 selon l’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie. Pourtant depuis janvier dernier, les collectivités sont tenues de trier les biodéchets de leurs administrés, c’est-à-dire, de leur proposer une solution de valorisation de ces déchets. Dans la région Occitanie, des disparités d’accès à une solution de compostage existent d’un territoire à un autre selon Manuel Leick Jonard, le coordinateur du Réseau Compost Citoyen Occitanie.
« Certaines collectivités ont commencé à déployer des solutions bien avant les autres, parfois cela remonte à une dizaine d’années. Énormément de communes donnaient déjà des composteurs individuels, ou les proposaient à un tarif attractif. En revanche, le compostage partagé en pied d’immeuble ou dans les parcs a du retard en Occitanie par rapport à d’autres régions de France. »
Force est de constater que les zones rurales se sont montrées plus investies dans le déploiement de composteurs ces dernières années. Les éléments d’explication sont nombreux, mais le type d’habitation semble avoir un réel effet. D’après une étude réalisée par l’institut de sondage Ifop, 69 % des français habitants dans une maison pratiquent le tri, alors qu’ils ne sont que 28 % à le faire en appartement. Les préjugés continueraient d’avoir la dent dure selon le représentant du réseau RCC en Occitanie : « Il y a toujours des craintes par rapport aux odeurs ou à l’entretien du compost », explique-t-il. Surtout, le nombre de composteurs collectifs, plus adaptés à la vie en immeuble, était jusqu’alors insuffisant dans les métropoles de la région, comme à Toulouse.
« Il y a vraiment un effet d’activation très fort des territoires. Beaucoup d’entre eux ne s’emparaient pas du sujet avant l’annonce de cette mesure en 2020. Désormais, c’est un enjeu partout, aucun territoire ne peut l’ignorer. Les entreprises aussi s’activent grâce à cette loi. »
Une excellente nouvelle pour les citoyens désireux d’adopter cette nouvelle habitude de tri.
Dans la communauté de communes des Pyrénées Catalanes, le constat est clair : les catalans sont de plus en plus nombreux à trier leurs biodéchets. Selon la collectivité, trois tonnes de déchets ont été valorisés en janvier 2024, alors que l’ensemble de l’année 2023 n’avait permis de collecter que 7 tonnes. Autre donnée attestant de cet emballement : les commandes de composteurs s’envolent selon le chef du pôle de réduction des déchets du Smectom, le gestionnaire des déchets ménagers en Ariège.
« Nous ressentons un frémissement des ventes des composteurs individuels, à destination des particuliers. Pour ce qui est du compostage collectif, nous notons un triplement des installations depuis le début de l’année. »
Ces deux solutions de tri des biodéchets sont privilégiées dans la plupart des territoires d’Occitanie parce qu’elles ne nécessitent pas de transporter les restes alimentaires et autres détritus jusqu’à une usine de valorisation. « En milieu rural, nous sommes éloignés des solutions de traitement des déchets. C’était donc évident pour nous de nous en occuper sur place. Cela évite de les déplacer, et permet un retour à la terre direct », explique-t-il.
Ce retour à la terre est aussi motivé par des intérêts économiques.
L’augmentation des taxes relatives aux déchets influence les collectivités d’après le coordinateur du Réseau Compost Citoyen Occitanie.
« La TGAP, la taxe sur les activités polluantes qui porte notamment sur la gestion des déchets, augmente progressivement. Son coût devient rédhibitoire pour les collectivités, donc toutes les solutions qui permettent de diminuer la masse de déchets à gérer par la collectivité vont être intéressantes pour elles. »
La Taxe Générale sur les Activités Polluantes incite donc les communes à augmenter ou à modifier la méthode de calcul de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères payée par les particuliers. En Ariège, notamment, une tarification incitative a été mise en place depuis le 1er janvier. Ce n’est plus le poids mais le volume des poubelles qui définit le prix payé. De quoi, peut être, pousser au tri des biodéchets.
Melvin Gardet
Écrit par: Klervie Vappreau
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