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La nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans le village de Saurat : l’épicerie «Chez Béa» en vente depuis quelques mois serait sur le point de fermer définitivement ses portes faute de repreneur. « Une situation inenvisageable pour la majorité des habitants, qui n’ont pas hésité à se rassembler sous l’impulsion de Marie-Hélène Haye, riveraine et citoyenne engagée.
Parallèlement, et si la problématique de l’épicerie Sauratoise est désormais connue des riverains, « l’avenir de celle de Mercus-Garrabet n’en est pas moins incertain », a expliqué Béatrice Terral, co-gérante des deux enseignes :
« La reprise de l’épicerie de Saurat nous permettrait de pouvoir sauver celle Mercus-Garrabet. Nous sommes aujourd’hui en difficulté et nous avons besoin de trésorerie sinon nous risquons de devoir fermer les deux épiceries. En termes de délai, nous ne pouvons plus attendre et le mois de mars sera décisif », a déclaré la commerçante lors de la réunion publique qui s’est tenue hier soir (lundi 19 février) à Saurat.
Une triste annonce qui a donné une autre dimension à la situation.
Deux réunions publiques ont ainsi eu lieu les 7 et 19 février derniers, avec plus d’une cinquantaine de riverains présents à chaque séance. Si la désolation était palpable à l’évocation de la fermeture de l’établissement Sauratois, la détermination et l’envie de sauver le seul commerce de proximité de la vallée étaient bien présentes.
Crowdfunding, cagnotte en ligne, coopérative solidaire, montage associatif ou encore création d’une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) : autant de possibilités qui ont été lancées lors du tour de table, et qui ont résonné.
En effet, à l’issue des débats, plus d’une trentaine de mains se sont levées affichant ainsi une adhésion forte au projet de création d’une SCIC. « Cette solution permettrait à ceux qui le souhaitent de s’unir et de financer le rachat de l’épicerie à parts égales (…). Nous pouvons aussi aller chercher du financement auprès des collectivités », a précisé Marie-Hélène Haye. Et aux riverains de réagir :« Si on fait partie de cette coopérative, il faudra la faire vivre, et s’impliquer, et nous pourrons la faire évoluer en fonction de la dynamique et des attentes de chacun ». Un projet qui a rassemblé un certain nombre de riverains mais qui doit encore être approfondi et voté.
De son côté, la municipalité l’assure, « elle sera ouverte à tous types de montages qui permettra de faciliter le fonctionnement et la pérennisation de l’activité, et abordera la situation de l’épicerie le 26 février lors du prochain conseil municipal », a déclaré Jean-Luc Rouan, le maire de la commune présent lors de chaque réunion. Par ailleurs, et même si aucune promesse n’a encore été signée, deux porteurs de projet privés – dont un local qui s’est manifesté hier lors de la dernière réunion publique- seraient intéressés et travaillent actuellement sur le financement d’une éventuelle reprise. Tout est donc encore possible pour ce petit commerce de proximité qui a su rassembler l’opinion.
Ces derniers mois ont été éprouvants pour Béatrice Terral et sa famille. Commerçante et cogérante des épiceries de Saurat et de Mercus-Garrabet l’épicière et son compagnon Alexandre se battent aujourd’hui pour sauver leurs commerces de proximité.
Victime de cambriolages dans chacune de leurs enseignes – en 2021 à Saurat puis en 2022 à Mercus- le couple a subi de plein fouet les conséquences directes de ce vandalisme. « Nous avons perdu plusieurs milliers d’euros à cause de ces cambriolages, confie Béatrice Terral, de son côté notre assurance à rembourser les pertes de la Française des jeux, mais pas la totalité de notre marchandise, et nous avons eu beaucoup de frais». Au pied du mur, le couple n’a pas hésité à faire appel devant le tribunal administratif. Malheureusement le verdict ne sera pas en leur faveur. Très rapidement, et à contre-cœur, l’épicière décide alors de vendre la petite épicerie de Saurat pour tenter de sauver la plus grosse à Mercus.
« Si on vend, c’est uniquement pour avoir de la trésorerie, le magasin tourne très bien, mais si nous ne vendons pas Saurat, nous perdons les deux (…). Je suis vraiment très touchée par la mobilisation locale, par les gens et les actions, mais j’ai peur que les délais soient vraiment trop serrés ».
Si d’ici le mois de mars prochain aucun repreneur ne se fait connaître, les deux épiceries Ariégeoises devront baisser le rideau. Le fond de commerce Sauratois ainsi que l’ensemble du matériel et des stocks sont en vente au prix de 36 000€.
Pour plus de renseignements, se rapprocher des établissements.
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Écrit par: Stephanie Leborne
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