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L’émotion était à son comble ce matin au tribunal de Foix, où le second jour du procès de l’affaire des disparus de Mirepoix a repris ce lundi matin à 9 heures. Dès les premières minutes, la salle d’audience a retenu son souffle à l’audition de l’énoncé de Jean Marc Grillot, directeur d’enquêtes judiciaires criminelles de la section de recherche de Toulouse, en charge de l’enquête.
Dès les premiers mots, la salle se fige. Les estomacs se resserrent lorsque l’enquêteur rapporte cette déclaration de Jean-Paul Vidal : « Quand on est parti, on savait ce qu’on allait faire ».
En effet, durant de longues minutes, Jean Marc Grillot va s’appliquer à relater les faits. « Dès le début de l’enquête, la brigade fait un bornage du téléphone de Christophe, qui ne fonctionne déjà plus. Les recherches démarrent le samedi et le dimanche suivant sa disparition, confie-t-il. La cour apprend que plusieurs centaines de personnes seront dédiées aux recherches, dont la participation de chiens chercheurs de cadavres.
On apprend que le lieu du crime a été repéré à plusieurs reprises par Jean-Paul Vidal et sa maitresse, et que la fosse septique dans laquelle Christophe Orsaz a été retrouvée, avait en amont été mesurée par les deux accusés. Jean-Paul Vidal avouera également s’être rendu au rendez-vous qu’il avait préalablement donné à Christophe Orsaz avec une barre de fer d’un mètre de long, des serflex, des colliers, un fusil, un bidon de 5 litres d’essence. Marie-Josée Montésinos quant à elle, était équipée des vieilles chaussures, une tenue de rechange, et un taser. «Des méthodes surprenantes, et un arsenal imposant qui n’est pas en adéquation avec une intention de discuter ou de mettre une simple raclée», soulignera l’enquêteur.
Ainsi, durant la matinée de ce lundi 20 novembre, on découvrira aussi que le calvaire de Christophe Orsaz a démarré bien avant le 30 novembre 2017. Rapidement après sa rupture avec Marie-Josée Montesinos, celle-ci avait visiblement entrepris de faire de sa vie un enfer. Ainsi, l’infirmière n’hésitera pas à aller à la rencontre des employeurs de Christophe Orsaz pour salir sa réputation, et « son activité professionnelle déclinera », soulignera l’enquêteur. L’homme de 46 ans avait également quitté l’un de ses emplois, confiant en larmes à son employeur « qu’il ne pouvait plus assumer ses missions à cause d’un harcèlement intensif de la part de Marie Josée Montésinos ». Des témoignages repris également par deux de ses amies : « Il disait qu’il avait peur pour sa vie, et qu’il ne voulait pas que Marie Josée Montésinos rencontre sa fille Célia. Il faisait des cauchemars, dont un quelques jours avant le drame ou il voyait Marie Josée Montésinos sortir de nulle part pour le tuer. Il disait que dans le cas où il lui arriverait quelque chose, il fallait se tourner vers elle ».
« Elle a d’abord demandé à son frère et son gendre avant de se tourner vers Jean-Paul Vidal »
Après sept mois d’enquête, les premières conclusions font froid dans le dos. L’enquêteur qualifiera des méthodes » surprenantes, on apprendra dans un premier temps que Marie Josée Montésinos n’en était pas à son coup d’essai : «Elle a déjà fait ça avec ses ex compagnons, c’est-à-dire, envoyer des fausses lettres, allant même jusqu’à ce faire passer pour sa propre fille », indiquera l’enquêteur.
Comble de l’horreur, Marie Josée Montésinos aurait, avant d’être interpelée, contacté la mère de Célia Orsaz et aurait déclaré : « Je suis tellement désolée pour votre fille, étant moi-même maman, je ne sais pas comment vous faites. Prions pour que Célia nous revienne en bonne santé». Des révélations qui ont secoué et sidéré les membres de la famille des victimes présentent dans la salle d’audience.
Ainsi, de nombreux témoignages ont également apporté des précisions sur l’état psychologique de Marie Josée Montésinos. On découvrira qu’elle a intentionnellement fait croire à Jean-Paul Vidal que Christophe Orsaz menaçait celui-ci, la famille de celui-ci et son garage. » Cela fait donc un petit moment qu’elle prépare ça. Elle a fait des fausses lettres, (soit disant écrites par Christophe Orsaz) qu’elle mettra sur le parebrise de Vidal. Elle racontera aussi que Christophe Orsaz devient menaçant envers elle et qu’il la suit », détail l’enquêteur.
A l’écoute du déroulé des faits, on apprendra également qu’avant de jeter son dévolu sur Jean Paul Vidal, Marie Josée Montésinos avait proposé à son frère puis à son gendre, qui refuseront « de mettre cette fameuse raclée » à Christophe Orsaz. Marie- Josée Montésinos avouera plus tard qu’elle a mis en place des stratégies pour convaincre Jean-Paul Vidal.
Écrit par: Stephanie Leborne
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