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Sécheresse. Dans les Pyrénées-Orientales, 10 millions d’euros pour le “plan eau” du gouvernement

today23 mai 2024 à 11h25

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Le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé une enveloppe de dix millions d’euros pour un meilleur accès à l’eau dans le département des Pyrénées Orientales le mercredi 22 mai 2024.
Crédits : Christophe Béchu sur X.

Christophe Béchu, ministre de la transition écologique, était dans les Pyrénées-Orientales à Canet-en-Roussillon le 22 mai. Venu présenter la déclinaison locale du plan de résilience pour l’eau, le ministre délégué chargé des Collectivités territoriales sous le gouvernement d’Elisabeth Borne a levé le voile sur une enveloppe de “dix millions d’euros à minima.”

Selon le gouvernement, cette somme permettra de couvrir 50 % du financement des sept projets présentés. Cela dans l’objectif d’assurer leur mise en œuvre au plus vite. Le département souffre effectivement de la sécheresse qui sévit sur le territoire depuis plus de deux ans. Elle occasionne notamment des niveaux de remplissage des nappes phréatiques historiquement bas.

Les conséquences de cette situation qui s’éternise a des conséquences aussi bien sur les habitants du département (50 communes sont aujourd’hui sous surveillance renforcée avec un risque pour l’approvisionnement en eau potable, soit environ 35 000 habitants), que sur l’agriculture, l’élevage, l’arboriculture ou encore le maraîchage. Parmi les solutions présentées par Christophe Béchu depuis la station d’épuration de Canet-En-Roussillon, qui fait partie des projets du plan eau, certaines étaient très attendues des responsables locaux.

Un plan eau “à horizon 2030”

L’annonce de la réutilisation des eaux usées (axe majeur du plan eau lancé à l’échelle nationale en 2023), d’un meilleur contrôle de l’irrigation agricole ou encore d’une lutte contre les fuites d’eau sur le réseau d’eau potable étaient attendus. Il faut dire que les infrastructures d’eau potable des Pyrénées-Orientales affichent un taux de fuites supérieur à 35 %. Cela représente un litre d’eau potable sur deux de perdu.

« Clairement ce sont des annonces plutôt positives. Sur les projets de réutilisation (…) ça nous paraît évidemment une bonne idée », a déclaré Bruno Vila, président de la FDSEA dans les Pyrénées-Orientales.

Certains des projets présentés visent à résoudre les problématiques rencontrées par le secteur agricole. Des agriculteurs avaient d’ailleurs prévu une mobilisation devant la préfecture de Perpignan pour l’arrivée du ministre. Elle n’a finalement pas eu lieu, une réunion avec les principaux syndicats agricoles ayant été programmée par l’exécutif.

“Il faut une évolution de la gouvernance et une évolution tarifaire”

Le réseau du canal de Corbère sera par exemple équipé d’électrovannes individuelles qui intègrent des compteurs connectés pour optimiser l’usage de l’eau en goutte-à-goutte par les arboriculteurs, et le canal de Perpignan, dont dépendent 3 000 hectares de terres agricoles, sera modernisé. En bref, Christophe Béchu veut réduire le gaspillage de l’eau, qu’elle soit potable ou usée, et mieux contrôler les quantités utilisées en fonction de la ressource disponible. Ces évolutions techniques entraîneront une augmentation du tarif de l’eau. Le gouvernement souhaite rééquilibrer le tarif de l’or bleu en France métropolitaine. Son prix est effectivement plus élevé, de 25 % en moyenne, dans le reste du pays que dans le 66.

“Des annonces qui manquent de solutions pérennes”

Les Écologistes des Pyrénées Orientales

Joint par Pyrénées FM, le porte-parole du groupe Les Écologistes des Pyrénées Orientales, David Berrué, salue la plupart des annonces qui ont été faites car elles étaient d’après lui nécessaires. Mais le “plan eau” du gouvernement manque selon lui de mesures qui permettront au département de s’adapter durablement aux évolutions climatiques du département. David Berrué s’étonne notamment que le sujet de l’artificialisation des sols, qui entrave l’absorption de l’eau, n’ait pas été approfondi.

Melvin Gardet

 

Écrit par: Klervie Vappreau

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